Les locaux abritant les militaires et les différents services du Fort d Bron sont constitués de casemates juxtaposées, construites selon le même principe. Des murs en pierre taillée verticaux dits « piédroits » supportent la voûte de chaque casemate-logement. Cette voûte maçonnée est réalisée à l’aide d’un coffrage en bois que l’on démonte après la prise du mortier. Elle recevra ensuite un revêtement bitumineux d’étanchéité puis une épaisse couche de terre.
Les casemates-logements du cavalier
Un casernement à deux niveaux s’abrite sous le cavalier du Fort. Sa façade s’étale en 13 travées le long de la cour du cavalier. Les pilastres des piédroits font saillie et participent ainsi à l’ornementation de la façade. Les chambrées, lieu de vie des soldats, sont situées à l’étage, aux dessus des casemates abritant les différents magasins.

Les chambrées
L’accès à l’étage se fait par des escaliers débouchant au fond des casemates sur un long couloir qui longe les chambrées.


Chaque chambrée est couverte par une voûte de 6 m de large, en maçonnerie d’1 m d’épaisseur.

La voûte, d’une hauteur sous clef de 3,50 m, prend appui à une hauteur de 2,30 m sur des piédroits de 1 m à 1,50 m d’épaisseur.
Cette hauteur permet d’adosser perpendiculairement à chaque piédroit une rangée de lits.

Chaque chambrée permet l’installation de 14 lits doubles à deux étages, soit 56 hommes. Un passage central est conservé entre les deux rangées de lits.


Répartition des chambrées selon les 13 travées du projet initial:

- 9 chambrées (n° 35 à 43) de 56 soldats d’’infanterie soit 504 hommes
- 1 chambrée (n°44) pour 28 sous-officiers artilleurs et d’infanterie
- 3 chambrées (N° 45 à 47) de 56 soldats d’artillerie soit 168 hommes
Assainissement des chambrées
Trois ouvertures percées dans la façade donnant sur la cour du cavalier permettent l’accès de la lumière jusqu’au fond de la casemate. Afin d’assurer aux hommes un cube d’air suffisant une bouche d’aération contribue à l’assainissement de la casemate.

Le mur de fond de chaque chambrée, constitué d’une cloison de 11 cm d’épaisseur en briques, est percé de deux fenêtres et d’une porte à deux battants s’ouvrant sur le couloir de circulation. Le vitrage de ces ouvertures laisse pénétrer dans le couloir de circulation la lumière provenant de la chambrée.


La profondeur de la chambrée est limitée à 17 m afin que la lumière et l’air arrivent suffisamment jusqu’au fond. Une bouche d’aération en partie supérieure du mur du fond assure la circulation de l’air entre la chambrée et le couloir de circulation.
Dans le couloir, des puits de lumière assurent l’éclairage mais aussi l’aération des casemates.
A noter sur le mur du couloir, la présence de l’acronyme allemand L.S.R. (LuftSchutzRaum), la flèche indiquant la direction de l’abri anti-aérien, datant de l’occupation du Fort par les soldats allemands lors de la Seconde Guerre mondiale, .
Les casemates-logements du Parados
Dans la caserne du Parados, 7 chambrées accueillaient 112 soldats du Génie et 4 sous-officiers. Les officiers disposaient de leurs propres chambres.

Un poêle à charbon ou à bois assurait le chauffage de ces casemates-logements.




Le Commandant du Fort occupe seul une casemate particulière composée d’une chambre et d’un bureau (n°21). Juxtaposée à cette casemate, une autre casemate (n°22) était destinée à abriter le télégraphe.
Cette répartition, prévue pour une occupation en temps de guerre, ne fut pas suivie d’effet.
Un rapport de 1880 précise que la garnison dans le fort ne dépassant pas une compagnie une bibliothèque d’une centaine de livres sera installée en salle 22 non occupée, rangée dans une armoire en sapin [3].
Si en 1894 cette répartition théorique en cas de guerre était toujours d’actualité, la réalité de l’occupation correspondrait à la répartition suivante [4] :
- Salles inoccupées : 10 -11-12 -13 – 15- 18 – 20 –
- Casernier : 14
- Munitions gargousse : 16- 22- 23-
- Matériel télégraphie : 17
- Matériel : 19-24-25-26-27-28 –
- 1 officier : 21
- Gardien : 29
A noter que la numérotation actuelle utilisée des casemates est entièrement inversée. (Plan)
Sources:
- [1] Archives SHD 4V 1046
- [2] Accès sur Gallica –école d’application de l’Artillerie et du Génie – Ameublement – Goetschy -1884
- [3] procès verbal de conférence au sujet de l’installation de livres – 30 janvier 1880 – Archives FDB
- [4] d’après les recherches transcrites par M. Jean François Brunet (président honoraire de l’association du Fort de Bron)